L'aventure

Bienvenue l’artiste !

« Le trait, c’est un truc incroyable, en général », s’exclame David Le Bozec. Sous sa plume, ça devient une expérience très particulière. Le trentenaire breton a le trait dans le sang. Depuis longtemps. Il n’avait pas quatre ans quand il a réclamé sa première table à dessin. Plus tard, il a choisi de faire des études de cinéma, parce qu’il savait que le dessin faisait partie de ses compétences acquises. Il a donc préféré explorer d’autres horizons, le cinéma en l’occurrence, tout en faisant des story boards dans la pub pour financer ses études.

Son premier film d’animation relate l’histoire d’un bourreau pendant la Révolution Française. David s’immerge dans le triste destin de l’exécuteur des hautes œuvres, contraint de donner la mort alors qu’il abrite une âme d’artiste. Pour réaliser malgré tout cet aspect secret de lui-même, le bourreau décide de faire de l’accomplissement de sa mission une œuvre d’art, et voit avec horreur l’arrivée de la guillotine, qui automatise et dépersonnalise la mort. Ce thème d’une mort en batterie poursuit David, sans qu’il sache pourquoi.

« C’est en faisant les choses au fur et à mesure qu’on comprend ce qu’on fait » affirme-t-il, paraphrasant le peintre Soulages qui disait « c’est ce que je fais qui m’apprend ce que je cherche. » Son trait est vif, rapide, plus rapide que son cerveau. Il laisse le crayon courir sur le papier : « je le laisse me guider puis je regarde le résultat » explique-t-il. De même que les intuitifs touchent et dessinent pour aiguiser leur perception, il a besoin du contact avec le papier pour déployer son trait. Récemment, il a commencé à prendre des cours de dessin d’anatomie et morphologie, « pour apprendre à dessiner ce qu’on voit vraiment. » Car l’œil ne voit pas la réalité. « Lorsqu’il zoome par exemple, il déforme les proportions ». Quelle réalité se cache derrière le trompe-l’œil de la perception ? C’est ce qu’il cherche à exprimer, en dessinant des nus, en s’attardant sur les reliefs, les pleins, les déliés. Il observe discrètement ses camarades de cours. « Certains ne pensent qu’en terme de contours – et font des formes vides- ; d’autres ne voient que la structure interne ». Lui ressent la capacité qu’il a de mettre de l’expressivité dans ses traits, devenus plus justes avec l’entraînement. Il se reconnaît dans une quête résumée un jour par le professeur d’un ami, spécialiste des paysages : « Trouver sa façon de dessiner, c’est comme trouver sa propre écriture. »

Pour le Projet Oracle, la participation de ce dessinateur passionné est un cadeau. Vous l’aurez compris en lisant ce qui précède, elle n’est pas un hasard.

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