L'aventure

Dessinateur on board

Il faut croire que je ne suis pas arrivé là par hasard.

Et pourtant je n’aurais pas cru, lorsque j’ai rencontré Alexis il y a deux ans, que je participerais de cette manière à l’un des projets d’Iris. Il y avait la nécessité d’archiver tout d’abord : sur une expérience comme celle-là, il fallait témoigner de chaque instant. Et puis il y a l’intérêt que j’avais pour le projet en soi, je voulais témoigner du mystère qui se jouait là devant moi encore une fois. Je dis encore une fois car le voyage dans le temps est quelque chose dont l’esprit imaginatif n’est jamais lassé, toujours fasciné.

Le temps n’existe pas : je l’ai découvert avec le travail d’Iris, mois après mois, au fil des sessions que je venais régulièrement filmer pour archiver les projets. Pour Alexis cette notion non linéaire du temps est parfaitement banale et acquise au quotidien. Mais c’est autre chose d’en être le témoin, quand on débarque d’un monde où le temps manque sans cesse, où il est rationné. Je découvris vite que certains peuvent s’en affranchir. Témoin discret, je voyais l’équipe d’Iris décrire avec une rare aisance des objets comme des évènements passés et futurs, avec un étonnant détachement. L’information à l’état brut. L’information intuitive comme composante de l’univers : en voilà un concept !

C’est ce qui m’a poussé à vouloir comprendre où cela menait. J’ai sauté sur Oracle dès qu’Alexis m’en a glissé deux mots, au tout départ du projet. Il venait de rencontrer Anao. Il était confiant, ses yeux brillaient. Cette lueur je la connais : celle de la découverte, celle qui appelle l’aventure, quand la passion rejoint l’action. Quand la jonction s’opère entre la volonté et le geste. Il y a toujours comme de la grâce quand le destin vous tend ainsi une carte attendue depuis longtemps. Alexis rêvait de travailler sur un projet d’archéologie. A présent il n’avait qu’à saisir la main tendue par Anao. On était venu le chercher, c’était important pour lui. Je m’entends lui dire, autour d’une table, dans un café « je veux être là pour filmer ». Bien sûr, il le savait : « je te ferai signe dès qu’il y a du nouveau ». Et évidemment il y a eu du nouveau ! J’étais là pour filmer les sessions sur la première cible d’Anao. L’objet nous était alors caché, à moi comme aux intuitifs. Ce travail en aveugle était le gage d’une parfaite neutralité, écartait toute imagination parasite. Alexis et moi avons découvert l’objet d’étude à Nice, au moment de remettre à Anao la synthèse des perceptions intuitives. Un moment rare : d’un côté la réaction des archéologues face à des informations dont la nature leur échappait, et de l’autre celle d’Alexis en découvrant l’objet dont la vie avait été décrite pendant des mois, sans qu’on en connaisse la nature. La boîte s’ouvre. Bruit du papier froissé que l’on déroule lentement : le mystérieux artefact tient au creux de main.

Ah petit cruchon, si je m’étais attendu à raconter ton histoire !

Dessinateur on board - Projet Oracle, archéologie intuitive

Article précédent Article suivant

Dans la même catégorie...

Pas de commentaire

Laisser un commentaire