L'aventure

Le contexte historique

Le rapport fourni par IRIS Intuition décrit le contexte historique dans lequel le cruchon a disparu en mer.

– Une société un peu décimée est ressentie. Le territoire est perçu disparaissant, écrasé. Une catastrophe semble s’être produite. Des problèmes sont perçus à l’endroit où se trouvait l’objet : intempéries régulières, problèmes de climat. Un aspect inattendu est ressenti. Des éboulis de pierres, beaucoup de cailloux, un aspect pentu, instable, délabré, abimé sont perçus.
– Un (gros) bateau est perçu (évoquant un bateau de guerre). Il y aurait du monde sur le bateau, dans un contexte d’émigration, où l’on va s’installer de l’autre côté de la mer.
– Une bataille sur la mer est perçue. L’objet a dû être transporté, acheminé. Le bateau aurait pu être bombardé au canon, et il aurait coulé. De vieux bateaux, des galions sont évoqués. Il semble que l’objet se soit retrouvé au fond de la mer. Ce qui est arrivé n’était pas prévu, ce n’était pas la volonté des gens qui l’ont transporté.
– Le contexte de cette bataille serait une guerre sur mer plutôt que sur un grand océan. Une mer fermée comme la Méditerranée est perçue. La bataille fait penser à la France et l’Espagne. L’année 1500 est évoquée.

Villefranche-sur-Mer, où le cruchon a été retrouvé, était l’un des comptoirs maritimes les plus prospères et les plus fréquentés de la méditerranée. C’était un port franc (Villa Franca ou ville franche) depuis le 13ème siècle et un passage obligé du trafic entre la France et le nord-ouest de l’Italie.

Villefranche-sur-Mer au 16-17ème siècle - Projet Oracle

Gravures de la baie de Villefranche-sur-Mer au XVI-XVIIème siècle

Les informations livrées par le rapport évoquent une catastrophe naturelle. Un tel événement a eu lieu en rade de Villefranche. Selon plusieurs textes d’époques différentes une tempête ou une tornade d’une violence exceptionnelle s’est abattue sur le littoral vers 1516. La « Lomellina » l’un des fleurons de la flotte Génoise a sombré à quelques centaines de mètres de la capitainerie du port, en même temps que vingt-six autres navires qui partagent le même mouillage. Il se pourrait que l’objet provienne d’un de ces navires car l’endroit où il a été découvert se trouve à proximité de ces mouillages d’époque.

Reconstitution de La Lomellina - Projet Oracle

Reconstitution de La Lomellina

Croquis de l’épave de la Lomellina - Projet Oracle

Croquis de l’épave de la Lomellina

Le rapport évoque également un contexte guerrier. L’hypothèse d’un combat naval est possible mais je n’ai trouvé aucun document qui relate un tel fait dans la baie de Villefranche-sur-Mer à cette époque. Des recherches en archive complémentaires doivent être menées.

Toutefois, des conflits affectent la zone, dans le contexte de la neuvième guerre d’Italie, opposant de 1542 à 1546 la France de François Ier et son allié le sultan Soliman le Magnifique à l’empereur Charles Quint et à Henri VIII d’Angleterre. Dans ce contexte, le siège de Nice a lieu en 1543. Le point culminant est atteint au mois d’août. Durant vingt jours, vingt mille Franco-Turcs font le siège de la ville puis du château pendant que 120 galères de combat de la Sublime Porte, commandées par Khayr ad-Din Barberousse (au service du sultan Soliman le Magnifique), attaquent Nice par la mer. Cette armada est accompagnée de 40 galiotes, 4 mahonnes et 22 galères françaises. La rade de Villefranche-sur-Mer accueille cette flotte franco-turque (130 galères). C’est une flotte de secours rassemblée par Charles Quint qui sauve la place.

La rade de Villefranche en 1543 - Projet Oracle

La rade de Villefranche en 1543 (manuscrit turc)

Siège de Nice - Projet Oracle

Siège de Nice

Le cruchon a été découvert sans contexte archéologique, isolé et certainement éloigné de son point de chute originel. Palliant ce manque, les informations fournies par IRIS Intuition permettent de générer des hypothèses quant aux circonstances de la perte de l’objet en mer.

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