Expérimentez

Le débriefing

Archéoctopus intuitifL’exercice de Guillaume est représentatif, à plus d’un titre, de toute pratique intuitive réalisée lorsque l’on débute dans l’utilisation de son intuition.

Voyons en quoi !

La première question – « Que penses-tu que l’objet mystère est ? » – a pour but de faire prendre conscience des a priori qui peuvent se faire jour concernant l’objet mystère. Ici, les a priori de Guillaume sont : « une tasse, un verre » . Et Guillaume de mettre ces idées de côtés. En effet, nous savons que les a priori, qui résultent bien souvent d’un raisonnement inconscient, sont erronés.

Sur ce, l’exploration intuitive de l’objet mystère peut réellement démarrer.

Dans ce qui suit, la plupart des questions posées sont des questions se rapportant à l’exploration sensorielle, physique, de l’objet. L’objectif ici est de savoir comment est l’objet mystère.

Les premières perceptions qui viennent à l’esprit de Guillaume sont : « blanc (un peu gris), une forme en poire et du circulaire (que Guillaume exprime ici par le croquis), lisse » .

Puis il ressent qu’il s’enfonce. Ce ressenti peut se rapporter à plusieurs choses, plusieurs aspects de l’objet (par exemple le moment où il s’enfonce dans les eaux) mais ne correspond pas, en terme de réponse, à la question posée, qui était : « comment sont les textures ? » Ce « je m’enfonce » aurait donc idéalement dû être mis de côté, et donc ne pas être considéré comme valide, comme vrai.

A la question portant sur les sons, Guillaume perçoit que l’objet « sonne sourd » lorsqu’on tape dessus.

Puis il a l’idée d’une « bille à l’intérieur« . Ici, le mot « bille » n’est pas une information sensorielle. De plus, il se rapporte à une chose dont la forme est tridimensionnelle (sphérique), ce qui arrive trop tôt dans le déroulé. En effet, la 3D arrive normalement plus tard dans le questionnement. Un intuitif expérimenté aurait ainsi ici mis de côté l’idée de bille et aurait considéré qu’à l’intérieur de l’objet, la forme ronde est présente. Il est très probable que c’est la forme ronde qui a été perçue, puis que l’esprit analytique l’a transformé en forme sphérique, puis l’a interprété comme étant une bille. Ce mode de fonctionnement de l’esprit est typique : nous percevons, nous interprétons… souvent à tort.

Guillaume perçoit alors que l’objet est « froid comme du fer » , en réponse à la question portant sur sa température. Le fait que le mot « comme » survienne, indique que la matière perçue n’est pas du fer mais quelque chose y ressemblant. Et c’est effectivement le cas.

A la question suivante, il vient l’idée que l’objet « reprend sa forme » . Ceci est un concept, et doit donc être mis de côté. A ce stade de l’exploration, seul le sensoriel a droit de cité, pour ainsi dire. Ce qui est sensoriellement perçu est que l’objet présente du mouvement et que ce mouvement implique un retour à une position initiale.

L’objet semble ne pas avoir d’odeur.

Concernant sa taille, l’objet est perçu plus petit qu’un être humain et de la taille d’un avant-bras.

Il est ensuite perçu anguleux, rectangulaire, parallélépipédique ; et également doublement circulaire et concentrique.

Du rouge vient alors à l’esprit. Cette information n’est ni validable, ni invalidable, à ma connaissance.

Guillaume indique ensuite que l’objet mystère est creux, noir, et que si l’on y parle ou crie, il y a de l’écho.

A ce stade, Guillaume obtient une information très intéressante, à cheval sur du sensoriel et du conceptuel : l’artéfact présente « une ondulation sur lui-même » et cela a trait à de la périodicité. Lorsque quelque chose d’ondulant est perçu quand l’on intuite et que l’on est dans un contexte d’exploration sensoriel, cela indique typiquement soit de l’eau, soit quelque chose de cyclique et/ou fluide. Ici, rien en rapport avec du liquide n’est présent. Il s’agit donc d’un objet comportant du cyclique ; ce qui est appuyé par le mot « période » .

Suite à des descriptions concrètes, physiques de l’objet, Guillaume apporte là un élément majeur du fonctionnement de l’artéfact.

Il est perçu du « léger » . Ce terme est erroné. Mais en cours de pratique, ceci n’est pas décelable. C’est probablement la seule information qui est fausse et qui n’aurait pas été identifiée comme telle par un intuitif expérimenté.

Pour la fin de l’exercice, il est dit que l’objet mystère est « comme une bouteille remplie d’eau » , et qu’il sert (notamment ou uniquement) « à jouer » . Bouteille est à écarter. En effet, si c’est comme une bouteille remplie d’eau, c’est que c’en n’est pas une ! Quant au mot « jouer », il est très conceptuel, et d’ailleurs le plus conceptuel de l’exercice. Il peut être considéré par l’intuitif comme potentiellement juste.

En conclusion, on voit ici que Guillaume, pour une première, a réalisé une belle performance. Un intuitif aguerri -avec les mêmes idées et perceptions- aurait pu extraire d’autres informations pertinentes et aurait mis de côtés la plupart des informations douteuses. L’entraînement de la faculté intuitive permet en effet d’apprendre à différencier ce qui est de l’ordre de la perception des autres productions du mental – constructions intellectuelles, à priori, projections etc…

L’intuition, cette capacité que nous avons tous, peut devenir une réelle compétence si l’on en connaît les règles et les processus. Comme toute capacité, en somme.

J’espère que cette petite analyse de la session intuitive de Guillaume vous a apporté de quoi mieux comprendre votre propre session, et d’en tirer des enseignements pour la prochaine que vous ferez.

A la prochaine !

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